Kami, tome 1 (Fournier & Deschard)

Deschard & Fournier © Jungle – 2016
Deschard & Fournier © Jungle – 2016

Nura est une jeune prêtresse dévouée. Elle passe ses journées au temple, à lire et à veiller sur les trois divinités qui y résident. Elle converse avec Belsem, le seul à avoir encore assez de forces pour échanger avec les hommes. Belsem a peur. Depuis plusieurs années, il constate que les hommes ne croient plus dans les dieux et se tournent vers d’autres occupations, ce qui a un effet direct sur la force vitale des dieux. Belsem sait que si la situation ne change pas, il est condamné à mourir, comme ses deux acolytes.

C’est pourquoi, lorsque le frère du duc sollicite leur aide, Belsem convainc Nura qu’il faut aller à sa rencontre. Si quelque part, des hommes croient encore dans les dieux originels, il ne faut pas rater l’occasion de leur tendre la main ; cela permettra peut-être aux hommes de retrouver le chemin du temple. C’est ainsi que Nura et Belsem font la connaissance de Dénos, le frère cadet du duc. Dénos leur explique que le Duc est atteint d’une maladie orpheline mais personne ne semble capable de trouver le remède pour la soigner. Et si Dénos se montre inquiet quant à la santé de son frère, Nura fera le désagréable constat que ses intentions ne sont pas aussi louables qu’il n’y paraît.

A l’instar de « Diosphère » et de « Bunny » (deux séries publiées aux Editions Emmanuel Proust), Jean-Gaël Deschard et Juliette Fournier (« Morphine ») réalisent un album à quatre mains. Ils créent un univers fantastico-médiéval qui reprend à la fois les codes de l’héroïc-fantasy et s’en détache pour construire un monde assez nouveau. Face au récit comme au graphisme, place à la découverte et au divertissement.  Les paysages sont beaux et détaillés ; il y a un côté majestueux que les auteurs ont voulu travailler (le trait est fin, les couleurs donnent une impression de luminosité). On pourra tiquer sur le côté trop « propret » des illustrations : pas un cheveu qui rebique, pas un vêtement élimé, des visages absolument symétriques… C’est la faiblesse de l’album car à première vue, ces personnages souriants et parfaitement parfaits manquent de reliefs et de profondeur. Il est nécessaire de s’appuyer sur les dialogues pour comprendre qu’il y a une pointe d’hypocrisie ou de sarcasme dans la scène qui se déroule. Pour faire simple : c’est fade et le fait que les couleurs soient légèrement estompées renforce cette impression… L’album aurait mérité que l’ambiance soit plus élaborée, plus oppressante sur certains passages mais la palette de couleurs ne varie pratiquement pas, peu de jeux d’ombre et de lumière. Dommage.

Ce n’est pas le cas du scénario qui rythme bien les temps du récit. L’intrigue est présentée en quelques pages, de façon claire et succincte ce qui laisse tout le loisir de profiter de sa lecture sans buter sur des incompréhensions. Le lecteur (et d’autant plus quand il est jeune) accroche vite, profite de rebondissements inattendus sans être farfelus. Tout se tient. En prime, le récit se structure autour d’une très belle amitié et fait réfléchir sur la question des décisions importantes que l’on doit prendre ; la manière dont chacun fixe ses priorités influencera son choix final. Un questionnement intéressant que l’enfant s’approprie totalement.

PictoOKUn bon premier tome qui donne envie de connaître la suite. Les enfants devraient bien aimer.

Kami

Tome 1 : Omegama

Série en cours

Editeur : Jungle

Dessinateurs / Scénaristes : Juliette FOURNIER & Jean-Gaël DESCHARD

Dépôt légal : août 2016

54 pages, 12 euros, ISBN : 978-2-822-21518-3

Bulles bulles bulles…

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Kami, tome 1 – Deschard & Fournier © Jungle – 2016

Auteur : Mo'

Chroniques BD sur https://chezmo.wordpress.com/

10 réflexions sur « Kami, tome 1 (Fournier & Deschard) »

    1. Je pense qu’à 9-10, ça devrait bien marcher.
      Après, avec des petits lecteurs dégourdis, je pense que ça peut se tenter vers 7-8 ans parce que le parents n’est jamais très loin pour éclaircir les petits « trucs » qui peuvent poser question 😉

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    1. Pareil, ça manque de profondeur. Moi ça m’a gâché la lecture, c’est trop lisse. Pour les albums, j’ai déjà entendu fiston râler sur des scénarios mais sur les dessins… c’est plus rare 😀 En tout cas, il est vite rentré dans l’histoire

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    1. Par contre, j’ai tout de même une zone d’ombre sur cette série : je ne comprends pas pourquoi ce choix de titre. « Kami »… ce n’est le nom d’aucun personnages dans l’album. Le nom de la planète ou du pays ??

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