
Une maison s’ouvre après plusieurs mois durant lesquels elle a été laissée à l’abandon…
Suite au décès de leur père, une fratrie doit remettre la maison paternelle en l’état afin de pouvoir la mettre en vente. Il faut trier, jeter, laver, ranger, réparer… José, Vincente et Carla s’organisent pour assumer, à parts égales, les différentes travaux et démarches qui doivent être réalisés. L’occasion de se retrouver en famille et qui sait, c’est peut-être l’opportunité d’apaiser certaines rancœurs.
Paco Roca entre sur la pointe des pieds dans cette famille. A l’aide de quelques planches muettes, il nous donne la possibilité de repérer les lieux. L’endroit est désert, les objets laissés dans le jardin ont été malmenés par les intempéries, le potager attend que quelqu’un daigne reprendre les outils pour le débarrasser de ses mauvaises herbes… Un rapide tour du propriétaire nous permet de constater que tout est serein… pour le moment. On devine qu’un moment familial important va se jouer. La scène est prête, le lecteur est tout ouïe. Ils ne manquent que les personnages qui, d’ailleurs, ne tardent pas à faire leur entrée. Et dès lors que la maison est de nouveau habitée, les émotions vont s’emparer des personnages et guider le scénario… Le moindre objet qui passe et c’est un souvenir qui s’impose. On va d’anecdote en confidence, tout a une histoire qui n’est pas la nôtre et pourtant on est là, à partager le quotidien de cette famille comme s’il s’agissait du nôtre.
Paco Roca est un auteur que j’apprécie. Pour avoir eu l’occasion de lire trois de ses albums (« Rides », « Les Rues de sable » et « Le Phare »), je sais qu’il est attentif à chaque détail et qu’il prend le temps d’installer ses personnages. Avec peu de chose et à l’aide de passages silencieux, il parvient à nous faire comprendre que ses héros ordinaires sont en pleine rêverie, en pleine réflexion ou dévastés par le chagrin. Roca dessine chaque chose avec délicatesse et veille à ne pas aller trop loin dans l’intimité des personnages, comme s’ils étaient pudiques. Ses histoires ne nous heurtent pas, elles nous touchent. Il ne juge pas, il tente de comprendre. Il ne caricature jamais, il écoute et retranscrit…
« La Maison » est certainement inspiré de sa propre expérience (c’est du moins ce que je me suis dit en regardant la photo insérée dans l’album). C’est peut-être pour éviter l’afflux d’émotion qu’il n’utilise pas un mais trois narrateurs. Tous trois font partie de la même famille, de la même entité… ils sont frères et sœurs. Leurs allées et venues dans la maison familiale dynamisent le récit et lui donnent du souffle. Culpabilité, fierté, colère, nostalgie, joie… aucune émotion ne manque à l’appel. On sent que les larmes des personnages ne sont jamais loin… Paco Roca ne va pas jusqu’à les faire couler. Malgré la faible différence d’âge qui les sépare et leur histoire commune, ils ont logiquement une perception différente des événements ce qui enrichit la narration. J’ai trouvé que le ton était juste.
Un album où l’on oscille entre passé et présent. Une babiole qui prend la poussière sur une étagère, un fruit qui attend d’être cueilli… chaque objet porte en lui la mémoire d’un souvenir. Le deuil se fait lentement, la vie reprend ses droits. Mais même si j’ai bien aimé cet album, force est de constater que je ne parviens pas à en parler. Je peine car je ne parviens pas à cacher ma légère déception. Bien que tout soit cohérent et limpide, que les personnages soient touchants à souhait et que planches et couleurs soient belles… ça glisse. Je m’attendais à un album plus émouvant, bien plus fort, bien plus marquant. Une jolie lecture mais qui n’est pas le coup de cœur attendu.
Les chroniques de Jérôme, Violette, Nathalie, Noukette, Moka, Krol,..
La BD de la semaine est aujourd’hui hébergée chez Noukette !
Extrait :
« La décoration de cette maison est un voyage dans le temps » (La Maison).
La Maison
One Shot
Editeur : Delcourt
Collection : Mirages
Dessinateur / Scénariste : Paco ROCA
Dépôt légal : mai 2016
124 pages, 16,95 euros, ISBN : 978-2-7560-8102-1
Bulles bulles bulles…
ai bcp aimé moa, je l’ai trouvé d’une tendresse folle ❤ d'une tendresse qui réchauffe le ❤
Bisous ma copine ❤
J’aimeJ’aime
Je crois que les critiques élogieuses que j’ai lues sur cet album on mis la barre un peu trop haut en terme d’attentes… Du coup, je m’attendais à quelque chose de plus fort, de plus poignant peut-être (comme « Rides » en fait, qui m’avait chamboulée). Voilà… je relirai dans longtemps, histoire de ne pas rester sur ce ressenti
J’aimeAimé par 1 personne
petit coup de coeur pour moi 🙂
je note « Le phare » que je ne connaissais pas!
J’aimeJ’aime
J’ai souvenir d’une lecture atypique. Une ambiance difficile à décrire
J’aimeJ’aime
Une merveille cet album ! ❤
J’aimeJ’aime
Je sais. J’aurais aimé l’apprécier autant…
J’aimeJ’aime
Le sujet m’intéresse et ce que tu en dis attise tout de même ma curiosité. J’espère le trouver en médiathèque comme ça je ne prends pas de risque !
J’aimeJ’aime
C’est un très bel album Saxaoul et je ne suis pas certaine que tu prennes un risque si tu l’achètes. C’est moi… je m’étais fait une telle idée de l’album après avoir lu les copains que… je ne l’ai pas trouvé aussi fort que ce à quoi je m’attendais.
J’aimeJ’aime
tu as attendu trop longtemps pour la découvrir cette Maison, voilà tout :))
J’aimeJ’aime
Oui 😀 Ça faisait un moment que je l’avais dans ma PAL. Volontairement, je voulais laisser décanter vos impressions de lecture à toi, Jérôme, Noukette… Oublier un peu cette claque que vous aviez prise pour découvrir tranquillement ce titre. J’ai aimé hein… ils sont très attachants et le sujet est très bien traité. Mais voilà koa… je crois que j’aurais aimé ressentir les mêmes émotions que celle que Roca avait mises dans « Rides » (franchement c’est un must cet album ! Ça reste un souvenir de lecture très fort alors que je pense que j’oublierais beaucoup plus vite « La maison »)
J’aimeJ’aime
bon, faut que je découvre aussi depuis le temps que je note ce titre 😛
J’aimeJ’aime
Oui, je crois que si un livre te fait de l’œil comme ça, il ne faut pas chercher à lutter 😀
J’aimeJ’aime
Et tu as raison, il est difficile d’en parler. C’est une BD qu’on ressent, loin des mots, plutôt dans les souvenirs…
J’aimeJ’aime
Oui et bien là, côté ressenti, je devais être « ailleurs ». Je n’ai pas trop osé me risquer du côté des souvenirs personnels, pas voulu faire le parallèle… parce qu’ensuite, on projette aussi sur les événements à venir et je préfère ne pas trop y penser.
J’aimeJ’aime
Le ton est très juste, oui. C’est un album qui m’a beaucoup touché pour plein de raisons très personnelles.
J’aimeJ’aime
J’imagine bien.
… et je suis totalement frustrée d’être restée spectatrice de cette histoire. Grrr !
J’aimeJ’aime
J’aime beaucoup le dessin mais le sujet ne me dit rien en ce moment. Je la garde pour une période plus ensoleillée.
J’aimeJ’aime
Le printemps me semble propice 🙂 On se laisse moins envahir par la nostalgie quand les beaux jours reviennent 🙂
J’aimeJ’aime
Il me le faut ! Je suis très sensible à ce sujet et les dessins et leurs couleurs me touchent. Je note !
J’aimeJ’aime
Belle lecture à toi Sido 😉
J’aimeJ’aime