La petite famille (Dauvillier & Lizano)

Dauvillier – Lizano © La Gouttière – 2013
Dauvillier – Lizano © La Gouttière – 2013

La vie est calme et la maison est tranquille chez Pépé et Mémé. Les jours s’étirent au rythme des habitudes quotidiennes : s’occuper du jardin, nourrir les poules, ramasser les œufs… Lorsque les vacances approchent ou qu’un repas dominical est prévu, un vent d’excitation parcourt l’atmosphère de la maisonnée jusqu’à l’arrivée des petits enfants. C’est alors que le rythme s’envole.

Mémé est toute attentive au bien-être de sa petite tribu quant à Pépé, c’est plus difficile de savoir ce qu’il pense. Ce vieux ronchon est presque mutique, un peu frustre. Présent sans l’être.

Avec Pépé, c’est pas facile de savoir s’il est en colère ou content. Maman dit que Pépé, c’est comme un ours. Il râle… il ronchonne… mais il est pas méchant. Il est tout doux. Même que moi, je trouve qu’il a la peau râpeuse

Un petit garçon âgé de 7 ou 8 ans est le narrateur narrateur de cette histoire familiale. Avec ses mots d’enfant, il nous invite à le suivre et c’est sans aucune difficulté qu’on lui emboîte le pas pour prendre place dans sa famille. Cette lecture a tôt fait de venir titiller les souvenirs de jeunesse des plus grands… les jeunes lecteurs, quant à eux, sont dans la même situation que lorsqu’un copain leur raconte ses vacances ou la journée de pêche qu’il a passée avec son grand-père. L’univers est familier pour tout le monde, on s’y sent bien.

Pépé avait été jeune. En plus, il jouait au foot. Il courait tellement vite que les supporters l’appelaient Bicquet. Mon Pépé, c’était un champion de foot !.

Le scénario de Loïc Dauvillier fait mouche. Il s’appuie sur des scènes banales de la vie quotidienne et les sublime. Son écriture nous permet de matérialiser toute la chaleur et la tendresse de cet univers. On entend le ronronnement de la télévision qui sert de bruit de fond à une partie de carte, la petite brise qui fait bruisser les feuilles… L’auteur nous installe confortablement dans son monde imaginaire et c’est un plaisir que de suivre ce petit garçon dans la  découverte de son Pépé. Ce Pépé d’ailleurs est peut-être bien le personnage principal de de cette série puisque tout gravite autour de lui, à l’image des titres choisis pour les trois albums de cette série : Pépé (tome 1 paru en 2004), Bicquet (second tome publié en 2005) et Le grand ours (tome 3 qui clôt la série en 2006).

Marc Lizano l’accompagne si bien au dessin qu’on ne peut qu’être sensible à l’harmonie et à l’équilibre présent dans ce récit. D’ailleurs, on sent vraiment que les deux auteurs sont sur la même longueur d’ondes. Ce n’est peut-être pas pour rien que ce duo s’est régulièrement reformé au cours des années. Ainsi, leur collaboration a donné lieu à une demi-douzaine d’ouvrages puisqu’aux côtés du triptyque de La Petite famille, s’ajoutent deux albums parus en 2012 : L’enfant cachée et Hugo et Cagoule.

Dauvillier – Lizano © La Gouttière – 2013
Dauvillier – Lizano © La Gouttière – 2013

Marc Lizano et Loïc Dauvillier ont ce point commun qu’ils savent passer sans difficulté d’un ouvrage jeunesse à un ouvrage intimiste (les bibliographies présentes sur leurs sites respectifs en sont témoins). C’est certainement cette volonté d’alterner les sujets traités (et le lectorat à qui l’ouvrage est destiné) doublée d’une cette facilité à installer naturellement les bases d’une histoire qui permettent un tel résultat. Pour ma part, des cinq albums issus de leur collaboration… aucune déception de lecture !

Pour finir, le scénario de La Petite famille s’adresse à un large lectorat. Les personnages sont rarement nommés par leurs prénoms ce qui permet une identification rapide et facile à l’un ou l’autre des protagonistes, que l’on soit petit ou grand lecteur. La présence de moult petit détails graphiques est une richesse. Du petit cadre photo d’un membre de la famille aux petits carreaux de carrelage sur le sol de la cuisine, en passant par les rides d’expression des grands-parents… tout est là pour que le lecteur s’approprie pleinement cet univers.

Une lecture que je partage avec Mango

Logo BD Mango Noir

PictoOKTrès belle série, touchante et réaliste. Il y a un air de nostalgie qui plane par ici et ce n’est pas désagréable de s’y frotter. Je n’aurais rien eu contre un tome supplémentaire… 🙂

Les chroniques de Jérôme et de Noukette. Un immense merci à Flavie qui est d’une patience infinie 😉 et ce très beau texte de Loïc sur le passé, le présent… et le futur de cette Petite Famille.

La petite famille

Intégrale regroupant les trois tomes

Triptyque terminé

Editeur : La Gouttière

Dessinateur : Marc LIZANO

Scénariste : Loïc DAUVILLIER

Dépôt légal : avril 2013

ISBN : 979-10-92111-00-2

Bulles bulles bulles…

Les premières planches sur DiGiBiDi.

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La petite famille, intégrale – Dauvillier – Lizano © La Gouttière – 2013

Auteur : Mo'

Chroniques BD sur https://chezmo.wordpress.com/

33 réflexions sur « La petite famille (Dauvillier & Lizano) »

  1. C’est vrai qu’on la quitte à regret cette petite famille. C’est une bonne piqûre de rappel que tu fais aujourd’hui au cas où certains ignoreraient encore son existence.

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    1. Elle est bien accueillante cette famille ! Monsieur Lutin est parti en vacances mais sinon, j’aurais volontiers pris son avis pour rédiger cet article^^

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    1. Oui, c’est tout doux, on se laisse porter par une ambiance très chaleureuse. Quelques souvenirs personnels remontent aussi… ce qui ne gâche rien 😉

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  2. Le trait me plait toujours autant, je note ce titre! (et j’arrête de passer chez toi car si je ne commente pas toujours je note beaucoup trop, avec l’excuse… « c’est pour mes élèves » 😉

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  3. bonsoir,

    Merci pour ce retour de lecture. ça fait vraiment plaisir.
    Merci également pour les commentaires…C’est la fête.

    Mô, nous (Marc Lizano et moi-même)avons fait des beaux ouvrages.
    Même s’il y a eu des moments plus difficiles que d’autres, les ouvrages sont là.

    Pour ma part, je ne vois plus le dessin de Marc sur mes mots.
    Dans ce cas, je pense qu’il est préférable de ne pas aller plus loin.
    Je ne doute pas que d’autres auteurs seront lui offrir des belles histoires.
    Lui même est en mesure de s’écrire des histoires.

    Pour ma part, l’écriture pour la jeunesse prend de plus en plus de place.
    Très bientôt, nous pourrons (moi et un immense dessinateur) vous parler d’un nouveau projet que nous sommes en train de signer avec les éditions de La Gouttière.

    Monsieur Lapin tome 2 est sur le feu. L’accueil du premier tome nous laisse beaucoup d’espoir pour Monsieur et Petit Lapin. Doucement, le projet de dessin animée prend forme (bientôt Annecy)…

    Et puis, pas plus tard qu’aujourd’hui, j’ai reçu un très doux appel téléphonique pour me proposer une collaboration qui me fait tout tendre. Des histoires, il y en a à venir… avec d’autres collaborateurs avec qui j’ai envie.

    L’envie est un moteur important.

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    1. Bonsoir Loïc,
      oui, je le sais bien que l’envie est un moteur important. J’avais eu l’occasion d’en parler avec toi il y a bientôt 3 ans à l’occasion d’un Festival BD près de Toulouse.
      Tes récits s’inscrivent dans des cycles et chaque cycle m’a apporté en tant que lectrice mais pas seulement. Le travail que tu as fait avec Jérôme D’Aviau, avec Marc Lizano et celui que tu fais avec Alain Kokor.
      Ma réponse à Yvan n’était pas un reproche déguisé à l’attention des auteurs mais juste que voilà, ce cycle-là aussi je l’ai apprécié 😉
      Il n’y a eu qu’Inès sur lequel je ne t’ai pas suivi !^^
      Toujours le même plaisir à te lire en tout cas et j’espère avoir l’occasion de te croiser de nouveau
      Merci pour ton passage.
      Ta réactivité m’impressionnera toujours 😀

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  4. Je ne sais pas si je dois noter car en ce moment, je ne cherche pas spécialement à lire ce genre de BD mais par moment, un peu de douceur, de nostalgie, ça fait du bien et je n’y suis pas insensible surtout si c’est réussi.

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    1. Oui c’est réussi. Ce genre de nostalgie-là fait du bien de temps en temps. Sur le même registre, il y a un album d’Arnaud Quéré qui m’avait aussi beaucoup parlé : « Un air de paradis » 😉

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  5. Très jolie cette petite famille, elle m’a fait du bien à moi… Hâte de voir ces collaborations à venir, même si j’avoue avoir une tendresse particulière pour ce duo là…! 😉

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    1. Mmh… j’avoue que je fonds littéralement face à tout ce que fait Alain Kokor 8) Je t’avais déjà raconté que j’avais oublié Petit Hulk sur son stand après avoir passé une heure en compagnie de l’auteur ?? ^^ Je ne sais pas si je m’en remettrais un jour 😀

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  6. Très intéressant ce passage de l’auteur! Cet album sera sûrement une de mes prochaines lectures. Je note aussi celui d’Arnaud Quéré que tu conseilles à Hilde. je les recherche, moi, en ce moment ces lectures tendres!

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    1. J’ai déjà fait plusieurs fois référence à cet album de Quéré que j’avais découvert complètement par hasard. Je repense souvent à cette lecture dont j’avais parlé ici.

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  7. Je suis passé plusieurs fois devant cette série à la bibliothèque sans l’emprunter. Une erreur que je vais réparer la prochaine fois que j’irai (^o^)

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    1. C’est le second mais effectivement, on se glisse si bien dans cette famille que l’on peut découvrir ce récit par n’importe quel tome du triptyque.

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    1. Entre toi, Jérome, Noukette et moi, on fait une belle brochette d’ambassadeurs affairés à contaminer d’autres lecteurs. Ils finiront par craquer… tu verras ! 😆

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    1. J’imagine bien ^^ Après ce qui a été dit sur cet album ici et là, je ne vois pas comment on peut faire pour ne pas avoir envie de découvrir cette série 😛

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