Solanin (Asano)

Solanin, tome 1
Asano © Kana – 2007
Solanin, tome 2
Asano © Kana – 2008

Meiko et Taneda ont 23 ans. Installés à Tokyo, ils vivent ensemble depuis 1 an. Les liens se maintiennent avec les amis de la Fac autour d’une passion qu’ils partagent tous : la musique.

C’est la période des premiers jobs. C’est celle aussi où il faut trouver des repères de vie à deux, se ménager des temps avec les amis… c’est une nouvelle vie à organiser et où l’on observe avec curiosité l’adulte que l’on devient.

J’ai suivi les conseils avisés d’un autre blogueur concernant Solanin.

Pour tout dire, ce Seinen m’a fait un peur pendant la lecture du premier tome.

On plonge dans les tourments et les questions existentielles de jeunes adultes de manière récurrente et c’est lassant.

Il est question de choix : accepter de grandir, d’être en couple. Il est aussi question de l’utilité sociale de chacun, de liberté.

Dans le premier tome, on est confronté à beaucoup de petits bobos de la vie, mais rien de bien grave. La relation amoureuse entre Maiko et Taneda prend beaucoup de place. Meiko et ses questions sont parfois envahissantes, comme si l’auteur avait hésité à faire un shojo (manga pour les jeunes filles… je n’aime pas les shojo ^^). Le couple de personnages principaux est bien entouré par trois de leurs amis qui occupent parfois les planches de l’album le temps d’un chapitre. L’inconvénient : le rythme du récit est assez saccadé, je ne m’y suis pas habituée.

Le rythme et le ton du récit changent à partir des deux derniers chapitre de tome 1. Et le second tome est vraiment très bon. Il donne un sens à la série, il est plus mature et ce, même dans la manière d’écrire. Les petits bobos de la vie deviennent secondaires et les personnages se décident enfin à avancer.

A la fin de la lecture du diptyque, une impression que les personnages ont appris quelque chose, on fait le deuil de leurs vies oisives d’adolescents.

Les dessins sont agréables mais cela ne suffit pas à donner une réelle consistance à cette histoire.

PictoOKUn premier tome assez puérile qui soulèvent quelques appréhensions quant à cette lecture. Un second tome qui conclut une histoire agréable et intéressante. ASANO nous donne une vision assez critique de la jeunesse japonaise. Cet auteur reviendra certainement alimenter les pages de mon petit blog qui a toujours très faim.

L’avis de Paul.

Autre ouvrage de cet auteur sur le blog : Le Quartier de la Lumière.


Je reprends une citation du quatrième plat qui illustre bien ce seinen :

 » une petite mélodie un peu folle qui raconte notre jeunesse, imperceptible et ténébreuse « .


Solanin

Diptyque terminé

Éditeur : Kana

Label : Made In

Dessinateur / Scénariste : Inio ASANO

Dépôt légal : novembre 2007 (tome 1) et janvier 2008 (tome 2)

ISBN : 9782505002147

Bulles bulles bulles…

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Solanin, tomes 1 et 2 – Asano © Kana – 2007 et 2008

La Mémoire dans les poches, Première partie (Brunschwig & Le Roux)

La Mémoire dans les Poches, tome 1
Brunschwig – Le Roux © Futuropolis – 2006

Sidoine LETIGNAL a peur d’oublier. Il note tout sur des petits bouts de papiers qu’il met… dans ses poches. Du coup, il est imbattable sur les dates et les faits qui les ont marqués lui et sa famille.

Sidoine est une encyclopédie des souvenirs.

C’est en allant à la pharmacie acheter du lait et un biberon pour son nourrisson que sa quête commence.

Je n’avais pas fait attention à cette série avant de voir que c’était Luc BRUNSCHWIG au scénario (Le pouvoir des Innocents). Pourtant, les premiers plats ne m’étaient pas inconnus, d’autant que la « Deuxième Partie » est en vente depuis juin dernier… et donc assez visible dans les bacs.

Je m’attendais à avoir quelque chose de sympa… Je confirme !

Le personnage principal ne nous est pas livré « clé en main », il faut l’écouter un peu et apprendre à le connaître. Au début grand-père qui promène son nourrisson. Puis on pense que c’est un homme qui kidnappe un bébé… et enfin il est ce vieillard démuni et sympathique.

Étienne LE ROUX et Luc BRUNSCHWIG nous embarquent dans un récit qui ne ressemble à aucun  autre. Le personnage principal s’ouvre à ses compagnons de confidences comme un livre de bibliothèque. Les souvenirs se bousculent, l’histoire se tisse sous nos yeux. Des inconnus servent de témoins et de relais dans cette vie lourde à porter. Dans La Mémoire dans les poches, il est question de racisme, de migrants, de personnes stigmatisées, mais aussi d’amour, d’entraide et de cultures. C’est aussi l’histoire d’une famille très altruiste.

Le ton est juste. Voici une très belle série qui commence. Nous naviguons entre présent et passé de façon fluide, aidés par de magnifiques ambiances graphiques.

PictoOKPictoOKTrès bel opus que ce premier volet de la série paru en 2006.

La Mémoire dans les poches

Première partie

Série en Cours

Éditeur : Futuropolis

Dessinateur : Etienne LE ROUX

Scénariste : Luc BRUNSCHWIG

Dépôt légal : juin 2006

ISBN : 9782754800037

Bulles bulles bulles…

Ce diaporama nécessite JavaScript.

La Mémoire dans les poches, Première Partie – Brunschwig – Le Roux © Futuropolis – 2006

Undercurrent (Toyoda)

Undercurrent
Toyoda © Kana – 2008

Kanae est une jeune femme qui a le vague à l’âme.

Depuis deux mois, son mari a disparu. Après une période de repli sur soi, elle prend la décision de réouvrir les bains publics, entreprise héritée de son père. Peu de temps après, le Syndicat des bains lui recommande Hori, jeune homme qu’elle va employer afin de l’aider à tenir son affaire. Petit à petit, le masque de Kanae va tomber, révélant une jeune femme fragile qui doit avant tout apprendre à soigner les blessures à l’âme que la vie lui a infligée.

J’ai découvert Undercurrent tout à fait par hasard, suite à une recommandation de mon libraire. Un achat purement compulsif. Hasard du calendrier également puisque cet album vient d’être récompensé du Prix Asie ACBD 2009, décerné lors de la Japan expo qui s’est achevé dimanche dernier.

Undercurrent a été initialement publié dans un magazine japonais  de pré-publication (Afternoon) depuis octobre 2004.

Roaarrr ChallengeUne œuvre très humaine, un album agréable et la découverte d’un nouvel auteur prometteur…

J’ai inévitablement pensé à Taniguchi puisque le récit est d’une richesse similaire. J’y ai retrouvé des ingrédients que j’apprécie chez lui : le rythme de la narration est fluide, les personnages sont touchants, les illustrations pleines de quiétude. Les personnages secondaires sont aussi fouillés que le personnage principal. On sent implicitement le poids et l’importance du « paraître », du savoir-être en société et la nécessité de respecter les traditions japonaises… éléments toujours présents quelque soit le manga.

On doit attendre quelques planches avant de parvenir à se repérer dans le temps. Des alternances entre réalité / passé / hallucinations ne sont pas évidentes au début, cela crée quelques confusions passagères. Passé le premier chapitre où on se sent un peu ballotté par la découverte de cet univers, les éléments prennent sens d’un coup. On suit Kanae sur une courte année de sa vie (1 an ? 2 ans ?) à une période indéterminée (années 1990 ? années 2000 ?). Atmosphère sereine sur fond de polar, on se laisse prendre par cette fiction.

PictoOKPictoOKUne fiction réaliste, optimiste et douce malgré un thème difficile. Le scénario ne tombe jamais dans le pathétique. L’auteur marie à merveille des sentiments aussi éparses que la mélancolie et l’humour. Un joli voyage au pays de nos envies, de nos fantasmes, de nos contraintes, de nos doutes et de nos hontes. Un bon moment de lecture que je conseille à tous les amoureux de Taniguchi… ils ne seront pas en reste.


Undercurrent

One Shot

Éditeur : Kana

Label : Made In

Dessinateur / Scénariste : Tetsuya TOYODA

Dépôt légal : septembre 2008 en France

ISBN : 9782505007647


Bulles bulles bulles

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Undercurrent – Toyoda © Kana – 2008

Le gourmet solitaire (Kusumi & Taniguchi)

Le Gourmet solitaire
Kusumi – Taniguchi © Casterman – 2005

Je serais bien incapable de vous donner le nom de ce quadragénaire dans la fleur de l’âge pour qui le petit plaisir de la vie est la dégustation.

Voyage au travers du Japon par le biais de sa gastronomie.

Le Gourmet Solitaire est un album que je souhaitais me procurer depuis quelques semaines. Mes petits voyages sur la toile m’ont tout d’abord fait découvrir ce manga chez Yaneck, puis chez Loula. Forte des encouragements de Loula à découvrir cette œuvre, je me le suis enfin procuré cette semaine… et dévoré dans la foulée.

Je continue donc ma petite période manga du moment et vous propose de découvrir ce One Shot, publié pour la première fois au Japon en 1997 et arrivé en France en 2005.

Une nouvelle fois, les ambiances graphiques de Taniguchi nous emportent… le scénario de Kusumi me retient moins.

Je fais également un parallèle avec Le Promeneur de Taniguchi, sorti en septembre dernier, puisqu’on reste dans le contemplatif : même atmosphère, il ne se passe pas grand chose excepté que le personnage principal du Gourmet nous ouvre grand son journal intime des sensations gustatives.

Ce gastronome est un solitaire, il tient sa boîte d’import et de revente d’articles et d’accessoires de mode. A-t-il de la famille ? une soeur et un neveu… pour le reste on ne sait rien. A-t-il des amis ? certainement, mais il ne le partage pas ici. On le suit uniquement dans ses voyages d’affaire au travers du Japon. Découverte du Pays du Soleil Levant par le biais de ses spécialités culinaires.

Le sommaire de cet album est semblable à un menu de restaurant, sa lecture nous met l’eau à la bouche.

Les repas solitaires du « héros » l’amènent à diverses réflexions. Tout est introduit par le biais de la saveur : souvenirs rattachés à un lieu, à une odeur, habitudes de vie de ses compatriotes…. La relation à l’autre se fait grâce aux moments des repas, instants furtifs ou prolongés dans les restaurants qu’il fréquente (constats sur la personnalité d’untel, échanges…). Dans cet album, pas d’échanges directs ou très peu (juste pour passer commande), les dialogues les plus construits sont des dialogues sortis de ses souvenirs. Le Gourmet solitaire s’intéresse à son environnement immédiat quand il est en quête d’un endroit pour se poser et manger, les autres se mettent alors à exister… surtout quand il a une assiette devant lui ! Une philosophie de vie particulière… mais qui donne à cette œuvre cette ambiance qui lui est propre.

Beaucoup de scène en intérieur. Quant aux scènes en extérieur, elles se déroulent essentiellement dans les rues des villes japonaises. Les rares scènes d’extérieur sur des lieux ouverts (plage, parc..) sont magnifiques. Comme à l’habitude, on se délecte du fourmillement de détails dans le dessin de Taniguchi.

PictomouiUn livre agréable et très contemplatif . J’aime ces livres qui nous disent de prendre le temps de vivre. Un savoir-être et un rythme de vie qui nous échappent parfois. Quelques difficultés donc, à certains moments, à me représenter réellement le contexte dans lequel le personnage peut se trouver lorsqu’il fait référence à un  » Sushi tournant  » (sushi-bar avec happy hours) pour ne citer que ce passage.

A mon tour, je le conseille à tous les amoureux des petits plaisirs de la vie.

Le Gourmet solitaire

One Shot

Éditeur : Casterman

Collection : Sakka

Dessinateur : Jiro TANIGUCHI

Scénariste : Masayuki KUSUMI

Dépôt légal : octobre 2005 en France

ISBN : 2203373342

Bulles bulles bulles

Aidez-moi donc à choisir ce qui est le plus savoureux !

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Le Gourmet Solitaire – Kusumi – Taniguchi © Casterman – 2005

Le combat ordinaire (Larcenet)

Le Combat ordinaire, tome 1
Larcenet © Dargaud – 2003
Le Combat ordinaire, tome 2
Larcenet © Dargaud – 2004
Le Combat ordinaire, tome 3
Larcenet © Dargaud – 2006
Le Combat ordinaire, tome 4
Larcenet © Dargaud – 2008

Début des années 2000.

Il s’appelle Marco, il est photographe, célibataire et vit dans e trou du cul du monde. On fait sa connaissance en pleine séance de thérapie. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il est sensible à ce qui l’entoure et assez émotif. En un saut de case, il peut passer du rire aux larmes, de l’ironie au grand moment de solitude (au sens propre comme au sens figuré).

Sur le quatrième de couverture il est écrit : « c’est l’histoire d’un photographe fatigué, d’une fille patiente, d’horreurs banales et d’un chat pénible ».

Je commencerais par dire que c’est une perle. Attention : BD incontournable !!

Qui dit Manu Larcenet dit Bill Baroud, Nic Oumouk pour les plus connus. Le dessin des albums est simple, convivial, il va à l’essentiel. Le Combat ordinaire me faisait de l’œil depuis un moment et j’ai profité de la sortie du dernier tome pour l’acheter. Pourtant, le style de dessin n’est pas forcément celui vers lequel je me tourne spontanément.

A la première lecture, le plaisir de la découverte bien sûr, mais surtout la sensation d’avoir dans les mains une œuvre profondément humaine. J’ai apprécié la désinvolture des personnages. Le style de dessin est sans fioritures aucunes mais les personnages qui évoluent dans le Combat ordinaire sont d’une sincérité et d’un réalisme incroyables. Ce sont des gens banals, qui mènent des vies banales… qui nous touchent. La peur, la mort, l’amour, la colère… le chômage, la pauvreté, la guerre, Le Pen au premier tour des élections de 2002… on vit tout ça tour à tour sans avoir l’impression d’être bernés par le récit.

La série sonne juste, elle se positionne et n’hésite pas à se remettre en question. Mais à la première lecture, je ne m’étais arrêtée que sur la forme (pas la forme physique hein, qu’on ne se trompe pas !). Bref, j’avais rangé cette série dans ma bibliothèque personnelle… et puis j’ai eu envie de la relire.

A la seconde lecture, même impression, sauf que quelque chose de nouveau m’a sauté aux yeux. Il y a bien les personnages qui évoluent, qui mûrissent, et à qui on s’attache. Il y a bien ces petits événements qui font que la vie est ce qu’elle est, il y a bien ce style de dessin minimaliste qui paye pas de mine si on ne prend pas le temps de se poser avec la BD. Les couleurs ne sont pas là seulement pour enjoliver la chose. Elles apportent au scénario et au dessin une foultitude de petits détails, elle situent l’état d’esprit de Marco (personnage principal).

C’est donc sur le fond que je veux m’arrêter ici. Il y a dans cette œuvre une technicité qui me laisse pantoise et qui, comparée à mes autres lectures, n’a jamais été aussi maîtrisée. Prenez le temps de la lire, ou de la relire. J’imagine cependant fort aisément ne pas être la seule à avoir remarqué cela, mais je me berce d’illusions, en état d’extase (attention : lecteur heureux !).

Je vais prendre le temps de vous dépeindre cela. On repère rapidement dans le développement de l’histoire que Marco a des crises d’angoisses. Dans ce cas, les fonds de cases deviennent rouge. Il est mal. L’ambiance des cases : noir-blanc-rouge. On verra aussi rapidement qu’il fait des introversions et que pour ces périodes-là les fonds de cases sont en noir et blanc. Maintenant, je vais essayer de me rendre compréhensible pour la suite des choses.

Dans le Combat ordinaire, on manie les extrêmes en permanence : d’un Marco euphorique à l’idée de retrouver ses amis de l’usine, le temps d’un reportage photos, à la situation de précarité dans lesquels ces derniers se trouvent. De la tristesse de perdre un être cher au soulagement de ne pas à avoir à revivre cet événement. On est face à un subtile dosage :

Le Combat ordinaire – Larcenet © Dargaud – 2003 à 2008

Ce que j’ai le plus apprécié, c’est le travail de fourmis que les frères Larcenet (Patrice à la couleur) ont fait afin de permettre une écriture à double vitesse. Concrètement, j’ai remarqué que la couleur des fonds de cases coïncide avec l’état d’esprit du personnage principal. Du coup, les couleurs utilisées font venir à l’esprit des expressions toutes faites. On voit Marco « rigoler jaune » et passer une « nuit blanche ». On le voit « voir la vie en rose » et deux cases plus loin être « vert de peur ». On le voit montrer « pattes blanches » et j’en passe et des meilleures.

Cela permet aussi de soulager le scénario, d’avoir des dessins qui vont à l’essentiel et d’être embarqué dans l’histoire très rapidement.

Les couleurs, c’est le petit bonus. C’est la bande-sons de la BD ou la 3D, comme vous voulez. On a le sens propre et le sens figuré au sein d’une même case, le tout agrémenté de dialogues intelligents et qui ne sont pas piqués des vers. Le ton est direct et juste. C’est fendard.

Le tome 1 fut Lauréat du Fauve d’Or d’Angoulême en 2004.

Le tome 2 a obtenu, en 2005, le Prix Tournesol et le Prix du Jury Œcuménique de la Bande Dessinée.

PictoOKPictoOKA lire, à lire et à lire. Et pour mieux vous rendre compte de tout ce que je vous ais dit, je vous invite à aller vous en rendre compte de vous même ! Les teintes de couleurs nous signifient donc tour-à-tour la tension, la peur, la tristesse, la joie… C’est un gros boulot qui a été fait. Jamais je n’avais autant prêté autant attention à l’utilisation des couleurs.

Le Combat Ordinaire, c’est une délicieuse recette : un soupçon d’autobiographie, une once de fiction, une pointe d’humour. Vous remuez le tout en l’agrémentant d’un regard critique sur une société en mal de vivre. On y retrouvera forcément des stéréotypes (les chasseurs sont des cons, les mères sont inquiètes…), mais le style est agréable. Il y a d’autres représentations auxquelles Larcenet fait référence. Celles avec les animaux. L’exemple le plus flagrant concerne son ami de chantier, Pablo, qui est présenté comme quelqu’un de réfléchit, de posé. Mais je ne m’attaquerais pas aux symboliques animales.

J’ai fait une page sur le blog où j’ai mis de côté ce que j’ai trouvé sur la symbolique des couleurs.

« La fuite fait partie du combat »

Le Combat ordinaire

Roaarrr Challenge
Roaarrr Challenge

4 tomes

Série finie

Éditeur : Dargaud

Dessinateur / Scénariste : Manu LARCENET

Dépôt légal : de mars 2003 à mars 2008

ISBN : voir fiche série sur le site de l’éditeur

Bulles bulles bulles…

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Le Combat ordinaire – Larcenet © Dargaud – 2003 à 2008

Lily Love Peacock (Bernard)

Lily Love Peacock
Bernard © Casterman – 2006

Lily Love Peacock est une jeune mannequin. Elle vit en électron libre.

Le hasard des rencontres lui fait croiser la route de Rubis qui va rapidement devenir sa confidente et meilleure amie.

Je n’ai pas lu les autres œuvres de BERNARD concernant la dynastie des Picquigny, et cela ne m’a pas gênée. Lo étant passée sur mon blog pour me susurrer la proposition de découvrir un peu plus BERNARD (La Tendresse des crocodiles et L’ivresse du Poulpe notamment), je pense que cela me donnera d’avantage d’éléments sur Lily Love Peacock que je relirais certainement ultérieurement.

Lily nous propose Un regard décapant et déridant sur la société, une sorte de journal intime qui se moque des conventions. La jeune femme n’a rien d’une midinette… les apparences sont trompeuses. Elle fait le bilan de sa vie de manière honnête et avec humour. Lily va changer au travers de cette histoire d’amitié, limite fusionnelle avec Rubis. Deux jeunes femmes que tout opposent (l’une est blonde, l’autre est brune…). Elles vont se soutenir, se confier et cette amitié va apporter beaucoup de piquant à leurs vies et faire naître des projets.

Je trouve les dessins un peu trop figés parfois, assez bruts, mais cela se marie bien au récit de Fred Bernard. Les jeux de corps qui ondulent me rappellent beaucoup les tableaux représentant l’Afrique (corps élancés, sensuels voire érotisés en harmonie avec la musique). Les fonds de cases sont souvent hyper chargés… mais rien d’oppressant là dedans, je me suis sentie bien dans cet univers. Le scénario est très libre, il nous emporte. Ça et là sont glissés, comme des pauses (des transitions entre les périodes de la vie de Lily), des poèmes écrits par l’héroïne elle-même… poèmes qu’elle mettra en chansons sous l’influence de Rubis.

Lily Love Peacock – Bernard © Casterman – 2006

PictoOKPictoOKUne découverte très sympa d’un auteur que je ne connaissais que de nom. Réellement, j’aurais du vous demander bien avant de  m’aider à  sortir de mes lectures habituelles !

Sur le net, allez lire la chronique de Paul B, ou encore un petit topo sur Fred Bernard ici et .

Extraits :

« La beauté m’était tombée du ciel. Je n’avais aucun mérite. Elle m’ouvrait les visages, les portes et les portefeuilles. Comment ne pas devenir un mégalo-monstre dans ces conditions ? Nous naissons libres et égocentriques. Et le temps passe à l’attaque. Et nous vieillissons prisonniers d’un corps qui se dégrade. « L’esprit peut mieux vieillir que la peau des fesses », dixit mon amie Rubis. Mais on ne parle que de rajeunir les corps. Avoir les idées bien arrêtées n’entrave pas la course du temps » (Lily Love Peacock).

« Le corps moderne doit être actif et énergique. Minceur rime avec souplesse, mobilité, flexibilité, qualités exigées par notre société. Bouger vite, réfléchir vite, vivre vite et mourir jeune, dans longtemps. Le temps s’était accéléré considérablement pour moi. Je souffrais de l’anonymat des métropoles, de la brièveté des rencontres, des regards de propriétaires portés sur moi. J’étais mal à l’aise avec les privilèges et les dépenses inutiles. mais elles me permettaient de tenir le coup pour grimper encore. Atteindre, obtenir, conserver ce qui m’était dû, vite, avant d’être vieille » (Lily Love Peacock).

« – Et que veux-tu faire de ta vie ?
– L’apprécier ».

Lily Love Peacock

One Shot

Éditeur : Casterman

Collection : Écritures

Dessinateur / Scénariste : Fred BERNARD

Dépôt légal : octobre 2006

ISBN : 2203396326

Bulles bulles bulles…

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Lily Love Peacock – Bernard © Casterman – 2006